A l'instar de Flore, on peut vivre l'Alzheimer autrement ...

Un documentaire et un témoignage signé Jean-Albert Lièvre qui a su prendre en charge sa mère, il est nécessaire de reconsidérer ces lieux de vie

Publié le 15 juin 2015

"La maladie d'Alzheimer débute par un excès de questions suivi de phases d'angoisse puis progressivement d'isolement" témoigne Jean-Albert Lièvre, réalisateur de la vidéo "Flore", du prénom de sa mère. Il nous fait ainsi, partager un moment de sa vie intime dans les rapports qu'il entretient avec elle et de son combat face à cette maladie neuro-dégénérative. Ce documentaire poignant est édifiant quant à l'importance du soutien familial et de l'environnement du cadre de vie, ici la nature Corse, qui entourent les personnes vieillissantes, et plus encore celles qui souffrent de démences.

Ce que nous donne à voir cette vidéo :


"Flore", c'est l'histoire d'une renaissance. Celle d'une personne âgée atteinte de cette maladie qui touche plus de 25 millions d'individus dans le monde. Des prises en charge efficaces et professionnelles sont proposées régulièrement aux seniors par les acteurs de la "Silver économie". Pour autant sont-elles suffisantes et surtout efficaces ?


On est en droit de se poser la question devant cet extrait de vie. Cette vidéo n'apporte pas de solution. Elle est un plaidoyer pour des soins alternatifs présents ou à venir mais nécessaires à instaurer dans une société où tout s'accélère.
Le réalisateur présente, par le biais de son film, les centres de gérontologie médicalisés, telles que les maisons de retraite, comme inadaptés aux réalités de cette maladie. Ce ne sont pas des critiques qui sont formulées à leur égard mais bien plus des constats. Car ces centres spécialisés restent un excellent palliatif au manque d'autonomie des personnes dépendantes mais elles ne sont pas la panacée puisque, force est de constater que, nos aînés sont en dénutrition et fortement médicamentés afin d'assurer une sérénité dans ces maisons collectives.


Pour Jean-Albert Lièvre, qui a su prendre en charge sa mère, il est nécessaire de reconsidérer ces lieux de vie.

Les enseignements à retenir :


Nous sommes seuls face à la maladie et cette constatation ne doit plus être une généralité. Pour ceux qui en sont les victimes et aussi pour ceux que l'on appelle dorénavant les aidants, la maladie d'Alzheimer ne doit plus être perçue comme une fatalité. Toute la famille est touchée par cette pathologie dégénérative et si peu de soutien existe. Un manque de moyen, d'organisation et de disponibilité des équipes, certes compétentes et motivées, mais dépassées par la réalité de cette population vieillissante victimes de troubles neuronaux toujours plus fréquents. Cette pathologie touche, aujourd'hui en France, 850 000 personnes. Il faut savoir que le nombre de démences est en recrudescence et que ce chiffre est amené, peu ou prou, à doubler tous les vingt ans. Ainsi, ce ne sont pas des maladies à prendre à la légère. Les lieux actuellement en place, telle que les Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD), doivent être reconsidérer. Plus humains, plus accueillants, plus chaleureux ... ces centres de vie sont amenés à évoluer grâce à une prise de conscience collective.

Cette vidéo a reçu en avril 2014, le prix du meilleur documentaire au festival du film français de Los Angeles.